Le Brexit a marqué un tournant majeur dans l’histoire de l’Union européenne. Depuis le 1er janvier 2021, la sortie officielle du Royaume-Uni a engendré de nombreuses conséquences juridiques pour les entreprises européennes. Cet article se propose d’analyser ces impacts et de fournir des conseils pratiques pour y faire face.
Les modifications en matière de commerce et de régulation
La fin de l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne entraîne la fin de la libre circulation des biens, des services, des capitaux et des personnes entre les deux zones. Les entreprises européennes qui commercent avec le Royaume-Uni doivent désormais se conformer aux règles du commerce international, notamment celles édictées par l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
L’accord de commerce et de coopération conclu entre l’UE et le Royaume-Uni prévoit certes un accès sans quotas ni droits de douane sur les marchandises. Toutefois, pour en bénéficier, les produits doivent respecter des exigences strictes en matière d’origine préférentielle. Des contrôles douaniers sont également mis en place, ce qui peut allonger les délais pour les expéditions.
Les changements en matière de protection des données
Avec le Brexit, le Règlement général sur la protection des données (RGPD) continue de s’appliquer au Royaume-Uni, mais sous une forme légèrement modifiée appelée « UK-GDPR ». Les entreprises européennes doivent veiller à la conformité de leurs traitements de données personnelles avec ces deux régimes. Pour les transferts de données personnelles depuis l’UE vers le Royaume-Uni, une décision d’adéquation a été adoptée en juin 2021, ce qui permet ces transferts sans formalités supplémentaires.
Les impacts sur la propriété intellectuelle
Le Brexit affecte également la protection des marques et des brevets européens. Les entreprises titulaires d’un droit de marque ou de modèle de l’Union européenne se sont vu accorder automatiquement un droit équivalent au Royaume-Uni. Cependant, pour les nouvelles demandes déposées après le 1er janvier 2021, il est nécessaire de solliciter une protection distincte dans chaque zone.
Concernant les brevets, le système européen reste inchangé par le Brexit, car il repose sur un traité international distinct. Toutefois, le Royaume-Uni ne participera pas au futur système unifié du brevet européen et à la juridiction unifiée du brevet.
Les conséquences pour les contrats commerciaux
Les entreprises doivent être vigilantes quant aux clauses contractuelles qui pourraient être affectées par le Brexit, telles que les clauses d’exclusivité territoriale ou celles concernant la conformité aux lois et réglementations européennes. Il est recommandé d’analyser et de renégocier, si nécessaire, les contrats existants pour éviter les incertitudes et les litiges.
Les implications en matière de fiscalité
Le Brexit entraîne des modifications en matière de TVA, notamment pour les ventes à distance, les importations et les exportations entre l’UE et le Royaume-Uni. Les entreprises doivent veiller à se conformer aux nouvelles règles fiscales applicables en fonction de leur activité.
La mobilité des travailleurs
La fin de la libre circulation des personnes a des conséquences sur la mobilité des travailleurs entre l’UE et le Royaume-Uni. Les entreprises européennes employant des ressortissants britanniques doivent désormais se conformer aux règles nationales en matière d’immigration et de permis de travail.
Au vu de ces nombreuses conséquences juridiques du Brexit, il est important pour les entreprises européennes d’anticiper et d’adapter leurs pratiques afin de limiter les impacts négatifs sur leurs activités. Une veille juridique attentive ainsi qu’un dialogue constant avec leurs partenaires commerciaux au Royaume-Uni sont essentiels pour relever ce défi.
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